jeudi 25 août 2011

Tatouer les âmes.

C'était hier. C'était il y a longtemps. C'était quand déjà ? Les souvenirs s'éparpillent, reviennent à l'occasion, sans logique et lorsque j'aimerai qu'ils remontent, c'est about:blank ! Ai-je réellement oublié la moitié de ce que j'ai vécu ou est-ce planqué dans un coin ? Souvent, en soirée, un détail de conversation me rappelle une anecdote, qui semblait perdue au fin fond de ma cervelle. Et à coté de ça, si je tente de me remémorer certains moments, je suis plus ou moins capable de les situer dans le temps, de résumer mais dans les détails.... Oh putain mais il s'est passé quoi en fait? C'est comme si je vous disais "1515?" vous me répondriez "Marignan" mais vous ne seriez pas forcément capable de me raconter en détail ce qui s'est passé. Et si je n'étais pas de cette bataille, je me demanderai presque si j'étais de certains évènements.

Comme les rêves que l'on oublie de minute en minute après s'être réveillé, ce qui était frais l'année dernière est nettement plus flou aujourd'hui. Je me rappelle de moins en moins. Je dois avoir un disque dur à capacité réduite. Et le drame, c'est que je me souviens encore parfaitement de certaines choses qui n'ont strictement aucune utilité, genre la conjugaison des verbes irréguliers en espagnol ou pire, un texte appris par coeur en 6ème. Mais la première nuit avec Elle ou Elle s'est à moitié effacée, des tas de soirées ne sont plus que des flous artistiques (bien que je sois certaine d'y avoir assisté), des discussions majeures dont je ne garde que les grandes lignes. On ne pourrait pas un peu décider de sa mémoire sélective sérieusement ? Parce qu'il y a un tas de souvenirs négatifs qui sont comme Foncia, clairs, net et précis et je ne n'en ai pas particulièrement utilité (outre ne pas refaire les mêmes conneries mais bon un post-it sur le frigo pourrait faire l'affaire, même si mon frigo est planqué au fond de la cuisine - J'pourrai très bien coller des post-it sur mon écran et vu le nombre conséquent de mes conneries, ne plus rien voir du tout :D )

Mais il y a quand même une forme de frustration et un fond de culpabilité à avoir zappé certaines choses ! Il semble que les émotions rendent certains instants un peu surréalistes, empêchant une impression précise dans la mémoire ! Du haut du petit nuage où tu planes de bonheur, tu ne vois pas tout très bien. En clair, t'as intérêt de prendre des tonnes de photos des grands moments de ta vie sinon c'est comme si t'avais passé la moitié du temps dans les chiottes ! Ce qui explique surement pourquoi tous les couples qui se marient embauchent un photographe :D (outre le fait que tu ne puisses pas être partout). Me connaissant, le jour de mon mariage, je me souviendrai de la couleur du costard du maire et pas d'avoir échangé les alliances ! De ma communion, je ne me souviens que de la nana dont les cheveux avaient pris feu à cause du cierge du mec derrière. Pour tout le reste, il y a kodak ! (oui j'ai été catholiquement maltraitée mais j'ai survécu)

Alors finalement, que restera-t-il dans dix ans de ces moments qui ont compté ? Qu'en reste-t-il déjà aujourd'hui ? De ces amours qui disparaissent peu à peu, remplacés par de nouveaux ? De ces moments de complicité indescriptibles qui ne reviendront plus ? De ces heures à refaire le monde ? De tout ce qui nous a construit ? Je me souviens de toi... Il me semble... Encore un peu...

Le gout et l'odeur d'une peau, le son d'une voix, des intonations, les lieux, les contextes, les ressentis... Ma mémoire n'est pas en marbre, rien n'est gravé définitivement, à quelques exceptions près. Il suffit pourtant, parfois, d'un rien, pour être renvoyé malgré soi à un instant T. Une lumière particulière, une chanson écoutée à une époque, une expression, un bruit... Aucun contrôle sur la boite noire. J'ai comme un écho d'impuissance dans la tête.

Zazie est une grosse menteuse, comme Barbie, lorsqu'elle chante "ça"
"tes yeux, ta voix, tes mains sur moi, toujours ça reste là
Le jour et l'heure, ta peau, l'odeur, l'amour ça reste là"

Peu importe combien j'ai aimé... Peu importe l'intensité... Le temps passe et vole un peu de ce que j'ai vécu, un peu de Moi, un peu de "Nous"...

Ne reste qu'à s'employer à laisser une empreinte indélébile, y mettre toute son énergie. Ne pas devenir une ombre parmi les ombres.
Tatouer les âmes.








1 commentaire:

  1. V., mode vielle branche.26 août 2011 à 02:46

    "Un jour je cesserai peut-être de t'aimer, mais jamais je ne cesserai d'aimer le jour où je t'ai aimé(e)".

    M'a t-on écrit un jour.

    J'ai fait mienne cette bien jolie phrase malgré sa lieucommunerie mièvre et dégoulinante, mais néanmoins fort pertinente, de je ne sais (hélas) pas qui l'a pondue que même google ne m'a pas aidé.

    ;-)

    Edit : marrant, le mot de vérification du comm. était "nonsi". :-))

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